Fin du 19ème siècle, une question de poids concernait le rôle de l’art dans la société. John Ruskin, le critique d’art le plus influent en Grande-Bretagne, pensait que l’art possédait le pouvoir d’améliorer la société. Pour lui, cela s’accomplissait principalement par la capacité d’une œuvre d’art à représenter fidèlement la nature. Pour Ruskin, rencontrer la nature dans sa pureté et sa grandeur, c’était contempler le divin.

James McNeill Whistler adhérait à une conception très différente de la finalité de l’art. Adhérent à la doctrine de “l’art pour l’amour de l’art », Whistler pensait que l’art véritable n’avait aucune utilité sociale. Les adeptes de la doctrine de l’art pour l’amour de l’art tenaient l’utilité sociale en suspicion, voire en mépris, estimant que l’utilité d’une œuvre menaçait de détourner son but purement esthétique.

« L’art”, expliquait Whistler, “s’est sottement confondu avec l’éducation. » Pour les partisans de l’Art pour l’Art, la beauté était simplement la mesure de la capacité d’une œuvre à stimuler une sensation esthétique agréable.

Lire : H., Arnason H. ; Mansfield Elizabeth C.. History of Modern Art (p. 1). Pearson Education. Kindle Edition.

Plus facile que de définir une œuvre d’art, il est possible d’en donner de nombreux exemples.

Parmi les œuvres d’art dans l’acceptation la plus large possible, nous pouvons relever, sans aucune prétention d’exhaustivité, les objets suivants :

• Peintures, gravures, planches, dessins et estampes ;
• Sculptures, Antiquités ;
• Meubles, anciens, modernes ou contemporains, objets de design ;
• Travaux de maîtrise ;
• Miniatures ;
• Argenteries, Céramiques, Porcelaines, Verreries ;
• Bibliophilie, bibliothèques, manuscrits, incunables, atlas, héraldique, lettres, dédicaces, menus, bandes dessinées, planches originales ;
• Plans, esquisses, recettes, partitions musicales ;
• Souvenirs et archives historiques, de famille, d’entreprise, de production, de célébrités ou d’artistes, d’architectes, etc ;
• Correspondance et lettres de même source que ci-avant ;
• Gemmologie ;
• Bijoux ;
• Costumes, vêtements (haute couture et/ou historiques), uniformes, chaussures ;
• Numismatique ;
• Philatélie ;
• Instruments de musique ;
• Voitures, avions, bateaux et autres moyens de transport tels motos, vélos, calèches, harnais ;
• Objets scientifiques, mappemondes, de pharmacie, chimie, etc ;
• Armes, uniformes et militaria ;
• Cynégétique ;
• Jouets et poupées anciennes, hochets, marionnettes ;
• Vins et alcool, flacons et bouteilles ;
• Art conceptuel, vidéos
• etc.

Lire: Patrimoine et œuvres d’art – Questions choisies – 1re édition 2016 – François Derème (p. 17). Larcier

Deux façons d’aborder l’œuvre d’art sont ici proposées:

Fountain, by Marcel Duchamp, 1917

1. La première étant le travail de maîtrise que nécessite sa réalisation et la seconde étant la création toujours renouvelée que l’artiste tend à accomplir. Le travail de maîtrise se retrouve principalement dans des arts comme la joaillerie, le dessin, la peinture, la sculpture et l’ébénisterie . Ces œuvres d’art demandent de maîtriser une certaine technique et leur rareté dépend directement du fait qu’elles sont difficiles à réaliser .
2. D’autre part, l’œuvre d’art peut être appréhendée sous un tout autre angle, celui de la création, du concept et de la nouveauté . Ces œuvres jouent très souvent sur la limite de la définition de l’œuvre d’art qui est proposée, utilisant cette frontière comme matière pour créer de la nouveauté . Un exemple bien connu et qui avait choqué plus d’une personne à l’époque est la Fontaine de Marcel Duchamp, à l’époque des « ready-made ».​​

 Source : Patrimoine et œuvres d’art 19/09/2016 – Matthieu FAIN – Avocat, page 18.

“Si l’on prend l’exemple d’une œuvre en série, son unicité se retrouve grâce à son numéro mais aussi par le fait que la série limite la reproductibilité d’une œuvre d’art. L’objet en série est pris en compte en tant que série qui a été réalisée à un moment précis en un nombre défini d’exemplaires. Cette unicité n’est cependant pas simplement unique en tant que telle sinon tous les objets pourraient prétendre à être des œuvres d’art, l’unicité d’une œuvre d’art a un sens . Ce sens est le témoin de quelque chose et cette valeur de témoin se retrouve dans toutes les œuvres d’art, aussi diverses soient-elles” Matthieu FAIN ibid. résume ainsi parfaitement selon nous le caractère éminemment artistique d’une série d’oeuvres d’art in casu de NFTs.